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"Stratégie pour la création d'entreprise" 15ème édition

Pour toute information complémentaire, consulter "La Création d'entreprise" 15ème édition, Dunod 2013

 

Sauf rares exceptions, les prêts consentis aux créateurs sont considérés par le banquier comme des prêts risqués et c’est pourquoi ce banquier sera tenté d’appliquer à l’analyse des demandes de financement des critères qui sont de nature à condamner la totalité des projets.

Ces critères sont les suivants :

1er critère :
Les besoins permanents d’une entreprise devraient être financés par des ressources permanentes.

Cela signifie que les immobilisations, d’une part, le besoin en fonds de roulement ou BFR, d’autre part, doivent être financés par des capitaux propres et/ou par des prêts à long ou moyen terme et non par des dettes à court terme.

En première approximation, le besoin en fonds de roulement est constitué par la somme des stocks et des crédits consentis aux clients, somme dont on peut déduire les crédits consentis par les fournisseurs.

Ce besoin est un besoin permanent car si l’entreprise accorde par exemple à ses clients 60 jours de délais de paiement, cela signifie qu’un montant correspondant à 2 mois de chiffre d’affaires sera en permanence indisponible pour l’entreprise. Il conviendra par conséquent de couvrir ce besoin par des ressources permanentes.

2ème critère :
Le banquier refusera le plus souvent de financer le besoin en fonds de roulement par des crédits à long terme. Par contre, il acceptera probablement d’accorder des prêts à long ou moyen terme pour financer les immobilisations.

3ème critère :
Le banquier limitera cependant le montant de ces prêts à long ou moyen terme au montant des capitaux apportés par le créateur et, dans une hypothèse favorable, au double de ces fonds propres.

Si le créateur apporte en capital 10 000 €, le banquier risque fort de limiter ses prêts à 10 000 € (20 000 € dans le cas le plus favorable) à moins que le créateur ne propose au banquier des garanties personnelles d’un montant supérieur aux sommes prêtées.

4ème critère :
Si un banquier refuse le plus souvent d’accorder des prêts à long ou moyen terme pour financer des stocks ou des créances clients, il peut cependant accepter d’accorder au créateur des prêts à court terme, sous forme d’escompte ou Dailly, pour financer des créances clients. Le montant de ces crédits à court terme sera le plus souvent plafonné à 60% du poste clients.

Le banquier prendra cependant un risque en accordant ces facilités à court terme. Par ailleurs, le créateur prendra lui aussi un risque en finançant un besoin permanent par des ressources à court terme.


Pour conclure :

S’il veut rassurer le banquier, le créateur devrait disposer d’un montant de capitaux propres correspondant à 30% des immobilisations et à la totalité du BFR.

Beaucoup de créateurs, qui disposent de fonds propres insuffisants, essaieront de se « tirer d’affaires » en prouvant que leur entreprise réalisera des bénéfices qui viendront renforcer leurs capitaux propres. Malheureusement, le banquier accordera peu de crédibilité à leurs comptes de résultat car il sait que beaucoup de dirigeants ont une fâcheuse tendance à sous-estimer leurs charges d’exploitation et à surestimer leur chiffre d’affaires.

D’autres créateurs seront tentés de démarrer avec des stocks réduits au strict minimum et ils demanderont à leurs clients de les payer comptant. Une tel procédé est largement pratiqué et il peut faciliter le démarrage d’une affaire. Malheureusement, si dans la profession il est d’usage de faire crédit aux clients et si la rentabilité de l’entreprise est insuffisante, alors de graves difficultés pourront apparaître lorsque le chiffre d’affaires augmentera. Cette augmentation provoquera en effet un accroissement des crédits accordés aux clients. C’est la raison pour laquelle de nombreuses entreprises déposent leur bilan alors que leur chiffre d’affaires augmente fortement et du fait même de cette forte augmentation.

Pour limiter ce type de risque mieux vaudrait emprunter l’itinéraire décrit dans la rubrique suivante.